Célia, Le Jour ou La Magie s'éveilla Et si un jour La Magie déferlait sur le monde que nous connaissons..? |
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| Le Jour où La Magie s'éveilla... | |
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Shotaro Admin
Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 15/03/2006
| Sujet: Le Jour où La Magie s'éveilla... Mer 15 Mar - 6:43 | |
| Prologue J'ai assisté à l'évènement, j'étais là. Elle était là plus exactement, juste en face de ma librairie. Oui, à l'époque j'étais jeune libraire, je vendais et rachetais des livres de collection dans une petite boutique parisienne du sixième arrondissement dans le quartier latin. J’ai eu la chance d’avoir des parents plutôt aisés et mon père m’avait fait ce cadeau : Pouvoir me payer un local en plein cœur de ce quartier cossu parisien. Ce fût d’ailleurs le seul et dernier cadeau que me fit mon père de son vivant. Quelques mois plus tard ma mère et lui trouvèrent la mort dans un accident d’avion. Leur petit bimoteur s’était perdu au-dessus des rocheuses en plein désert américain. Un ennui mécanique m’a-t-on dit à l’époque. Je me suis retrouvé à la tête d’une petite fortune au jeune âge de vingt-quatre ans, ayant droit des ouvrages de mon romancier de père (qui se sont vendus d’autant mieux qu’il était mort). Ma mère quant à elle me laissa en héritage une des plus grandes pharmacies de Paris avec ses dix-sept employés, ajouté à tout ceci la fortune familiale, j’affrontais la vie triste et orphelin, mais les poches bien remplies. Aujourd'hui je suis un vieil homme de quatre-vingt six, bientôt quatre-vingt sept ans. Il y a bien longtemps déjà que j'ai quitté ma librairie. J'ai abandonné ma boutique à cause d'elle, bien qu’en y réfléchissant, je devrais plutôt dire grâce à elle, car cette rencontre a radicalement changé ma vie et je ne le regrette pas une seconde. Ce jour-là il devait être dans les dix heures du matin, j'étais entrain de répertorier et ranger les derniers ouvrages que j'avais acquis dans mes pérégrinations au travers des vides greniers, liquidations judiciaires et autres ventes aux enchères. C’est comme ça que je plaçais l’argent familial, j’ai toujours eu peu d’intérêt pour l’épargne boursière et autres fonds communs de placement, de plus, je vous assure que ce jeu d’achat et de revente rapporte beaucoup plus qu’un bon placement bancaire. Alors que j'étais entrain d'admirer de magnifiques gravures dans un livre datant du dix-septième siècle traitant des balbutiements de ce qui deviendrait la chirurgie moderne, la rumeur de la rue me tira de ma contemplation. Je regardais vers l'extérieur au travers de ma vitrine et vit des gens courir, ça ressemblait même franchement à un mouvement de panique, les parisiens marchent vite et sont toujours pressés mais courent rarement. Intrigué, je me rendis dans la rue et effectivement des quidams s'égayaient vers le carrefour au fond de la rue sur le côté droit de ma librairie. Comme un saumon je remontais ce courant humain vers l'origine de leur peur, plus curieux que jamais (ou alors peut-on dire plus inconscient que jamais !). J'arrivais sur la place Saint-Sulpice vers laquelle débouchait ma rue, place totalement nettoyée de la moindre présence humaine : Le badaud avait déserté. Pris dans ma curiosité et ma stupéfaction je ne vis pas tout de suite l'immense arbre qui trônait au milieu de la place à côté de la fontaine. C'est son ombre qui me tira de cette torpeur qui se fait demander si l'on rêve ou si l'on est éveillé. Mon regard fixa l'énorme tronc et comme on fait instinctivement dans ces cas-là, mes yeux entreprirent de remonter tout du long jusqu'au faîte. Ce que je ne pus faire. Ce chêne devait mesurer au bas mot trente-cinq ou quarante mètres de haut, il y avait un chêne colossal en plein milieu de Paris ! Je restais là, bêtement, à fixer les ramures de cet arbre et... Mais oui! Il continuait de grandir!! Je sentis des vibrations dans le sol, je ne saurais dire si j’en pris conscience ou si elles démarrèrent à ce moment précis. Ma première idée en bon citadin qui a vécu toute sa vie dans la capitale fut le métro et avant même que je n'ai pu réagir le sol se souleva sous mes pieds me précipitant à terre. Là où je me tenais juste avant, une racine déchira le bitume et sortit des entrailles de la ville, je ne sais pas si on peut vraiment parler de terre pour le sous-sol d’une métropole comme Paris. Totalement hébété je regardais ce bout de bois noueux continuer à grossir et devenir de plus en plus robuste. Je me relevais, un léger tournis s'était emparé de moi. J'entrepris de faire le tour de l'arbre qui m’apparaissait toujours plus gros à chaque fois que je posais les yeux dessus. Si il continuait à ce rythme, la structure du sol ne tiendrait plus longtemps, le sol allait s'affaisser et terminer sa course dans les sous-sols parisiens au milieu d'un tunnel du métro. Bizarrement, j’étais obsédé de savoir ce qui restait de la fontaine, pour cela je devais faire le tour de l’arbre qui produisait des bruits de craquements, d’étirements au fur et à mesure qu’il grandissait, en quelque sorte son bois « travaillait ». Enjambant les racines ou carrément sautant par-dessus certaines d'entr'elles, j’avais l’impression d’être en présence d’un arbre dont on aurait pu lire la description dans un de ces romans fantastiques ou d’heroic-fantasy. J'allais enfin apercevoir l’état de la fontaine, je m’attendais à la voir démantibulée par les racines du grand végétal, déchirée comme le bitume sous mes pieds. A ma grande surprise je découvris certes, la fontaine intacte, mais également une fillette blonde comme les blés, dormant du sommeil du juste au pied de la fontaine. Je lui donnais cinq ou six ans, pas plus. Je m'approchais, m'accroupis et entrepris de réveiller la petite puce le plus doucement que je pus pour éviter de l’effrayer. Elle ouvrit ses grands yeux bleu turquoise encore toute endormie et me fit un grand sourire, nullement apeurée ou même surprise de ce qui l'entourait. Avec le recul, je sais maintenant que les vibrations et les craquements émis par la croissance du chêne s'interrompirent au même moment. Je la pris dans mes bras et nous nous extirpâmes de ce mini morceau de forêt sauvage et je l'emmenais vers ma librairie. J'étais totalement sonné, je titubais presque, les jambes cotonneuses. C'est le premier contact que j'ai eu avec elle. Elle s'appelait Célia, elle avait cinq ans et demi, presque six. Nous étions le 24 avril 2025 et ce fût le jour où la magie s'éveilla sur notre monde. Célia était une Magicienne mais elle n'était pas la seule, beaucoup d’autres s’éveillèrent partout sur la planète. Notre monde allait changer... Je ne pouvais rater ça!
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| | | Shotaro Admin
Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 15/03/2006
| Sujet: Re: Le Jour où La Magie s'éveilla... Mer 15 Mar - 6:45 | |
| I De retour à ma librairie, j’assis la petite sur une pile d’épais livres posés sur un bureau. Pour ma part, je m’effondrais dans le fauteuil de ce même bureau, j’attrapais la bouteille de whiskey qui se trouvait dans le tiroir du bas et ne pris même pas le temps de chercher un verre pour en avaler une grande rasade. La gamine, perchée sur sa pile de bouquins, me regardait calmement un sourire malicieux illuminant son joli petit minois. « - Comment t’appelles-tu ma puce ? lui demandais-je doucement. Elle me regardait toujours, si intensément qu’elle arrivait à me mettre mal à l’aise. J’avais l’impression qu’elle voyait en moi, qu’aucun de mes secrets ne l’était pour elle. - Tu sais où sont tes parents ? Il va falloir que je te ramène à eux, tu sais ? Ils doivent s’inquiéter à ton sujet, surtout avec ce qui s’est passé sur la place. - C’est pas mes parents ! Mes parents ils sont au ciel… Je ne sais pas ce qui m’a le plus surpris ; Le fait qu’elle me parle enfin ou sa voix si grave, si… Oui, si sensuelle ! Une douceur dans son timbre de voix et une sorte d’assurance qu’on ne trouve pas d’habitude chez les enfants de son âge. Décidément cette gamine n’était pas ordinaire (A ce moment je n’avais pas encore conscience d’à quel point elle était même extraordinaire). - Oui d’accord ma puce, mais ces personnes s’occupent de toi, ils doivent s’inquiéter de ta disparition, non ? - Je m’appelle Célia et j’ai cinq ans et demi, et toi c’est quoi ton nom ? Me coupa-t-elle. - C’est vrai qu’on ne s’est pas présenté miss! Je m’appelle Etienne Florentin et je suis ravi de faire votre connaissance mademoiselle, lui répondis-je en lui faisant un baise main, ce qui la fit rire aux éclats. Je repris : - Dis-moi Célia, où se trouvent tes p… Les personnes qui s’occupent de toi ? - Ch’ais pas, partis… Ils s’occupent jamais de moi… - Tu veux dire qu’ils se sont enfuis comme tout le monde, en te laissant sur la place à côté de l’arbre ? La petite hocha la tête d’amples mouvements comme les enfants savent si bien faire lorsqu’ils sont sûrs de leur fait. - Je vais devoir te mener au commissariat, tu ne peux pas rester avec moi. Toutefois, ça doit être l’effervescence là-bas à cause de toute cette histoire d’arbre géant en plein milieu de la place. Je vais t’offrir une glace si tu veux, tu aimes la glace ? Célia ouvrit de grands yeux gourmands tout en me faisant comprendre que j’avais tapé dans le mille avec ma proposition glacée. J’aurais dû emmener la gamine au commissariat sans tarder, peut-être ses parents adoptifs l’attendaient-ils, morts d’inquiétude, même si sa réaction quand nous avions parlé d’eux me poussait à penser qu’il n’en serait rien. De plus, je me sentais bien avec cette fillette. J’étais dans cet état d’esprit où on sait qu’on vit quelque chose d’important, même si on ne sait pas encore exactement quoi. Cette gamine me semblait plus importante qu’une simple rencontre de passage au sein d’un évènement extraordinaire. J’avais, qui plus est, l’intime conviction qu’elle n’était pas étrangère au phénomène végétal auquel j’avais assisté. Nous sommes donc allé manger une glace ensemble, avec beaucoup, énormément même, de crème chantilly pour ma jeune invitée. J’apprendrais beaucoup plus tard qu’elle mangea sa première crème glacée en ma compagnie. Plus tard, nous nous rendîmes au commissariat et comme chez le glacier, les conversations ne traitaient que de l’évènement de la place Saint-Sulpice. Le gardien de la paix qui s’occupa de nous était des plus blasés. Je lui amenais une fillette quasiment abandonnée par ses parents, adoptifs certes, mais parents quand même et ça ne lui tira aucune marque de compassion. Il prit tous les renseignements que Célia et moi pûmes lui donner, créa un dossier et nous fit patienter dans la salle d’attente du commissariat. Cet endroit était sale, jaunis par des années d’usure et surtout par un manque flagrant de restauration. Dans un coin trônait un pauvre bac à fleurs qui arborait des plantes tout aussi fatiguées que l’endroit lui-même, pour couronner le tout, la salle empestait le tabac froid malgré l’interdiction de fumer qui était affichée un peu partout sur les piliers et les mûrs. Assis dans ce lieu désagréable, telles deux âmes en peine, nous avons attendu que quelqu’un veuille bien se manifester au sujet de ma jeune compagne, nous avons discuté de tout et de rien. J’appris ainsi que ses vrais parents s’étaient tués dans un accident de voiture deux ans auparavant (Un point commun avec moi, pas des plus heureux, mais un point commun quand même) et que depuis elle errait de famille en famille au gré des places qui se libéraient et surtout au gré du service de la D.D.A.S.S. Quand les familles ne désiraient plus garder un enfant ils le ‘rendaient’ au service et celui-ci le plaçait dans un foyer en attendant de lui trouver une nouvelle famille où l’envoyer. Ainsi Célia avait déjà « visité » trois familles en onze mois. La pauvre gamine était un peu déboussolée et ne comprenait pas bien pourquoi elle devait quitter une famille à peine ses marques retrouvées. Je tentais de la rassurer comme je le pouvais mais je vis à sa moue boudeuse que mes arguments étaient loin de la convaincre, elle était déroutante de lucidité et d’intelligence pour son âge. Il approchait quinze heures et nous étions toujours immergés dans cet univers jauni qu’était cette salle d’attente. Nous avions vu passer quelques quidams qui ne firent qu’une halte ici. La salle était à nouveau vide. Célia s’était allongée sur le banc, sa tête sur mes genoux et s’était endormie. Moi-même une sorte de torpeur me guettait, l’inaction et l’ennui me poussait vers l’endormissement. Mon regard flottait dans la salle s’accrochant par ici, par là à des détails. Il s’arrêta sur l’énorme bac à fleur. Mon cerveau ne réagit pas tout de suite et d’un coup j’écarquillai les yeux ! Le bac à fleur était garni de plantes magnifiques, la vie végétale renaissait dans ce pauvre îlot de terre sèche et fatiguée. Aussitôt je baissais les yeux vers Célia, elle dormait à poings fermés, le visage radieux. Le bac à fleur commençait à devenir trop petit, les racines des plantes s’infiltraient entre les planches vers l’extérieur, les fleurs quant à elles poussaient, grandissaient, s’épanouissaient à vue d’oeil Après l’épisode de l’arbre, je supposais qu’il n’était pas très judicieux d’en faire un remake dans la salle d’attente du commissariat de quartier à peine quelques heures plus tard. Instinctivement je réveillai Célia, non pas par panique, mais je savais au fond de moi qu’elle était à l’origine de ces phénomènes. Comment je le savais ? Ah ! Ca ! Encore aujourd’hui je n’en ai aucune idée, j’étais et je suis encore quelqu’un de plutôt rationnel, mais il m’apparaissait logique la relation entre ces évènements végétaux et ma petite protégée. La gamine se réveilla difficilement, il semblait qu’elle était partie pour faire une très grosse sieste. Comme pour l’arbre géant, à peine eut-elle ouvert les yeux que les plantes se calmèrent. Nous avions maintenant un bac à fleur luxuriant qui aurait fait pâlir bon nombre de fleuristes. Je m’étais interdit de la questionner sur l’arbre un peu plus tôt, mais cette fois ma curiosité fut la plus forte, je profitais également que nous étions seuls. - Dis-moi Célia, c’est toi qui as fait pousser l’arbre tout à l’heure ? Me risquais-je. La fillette resta silencieuse et me fixa avec la même intensité qu’un peu plus tôt à la librairie. Elle me mettait franchement mal à l’aise lorsqu’elle faisait ça. Brusquement elle m’enlaça le bras, se mit le pouce dans la bouche et commença à le sucer pensivement et posa sa tête tout contre mon biceps. Nous restâmes là muets et tranquille un bon moment. Un fonctionnaire de police entra dans la salle et nous demanda de le suivre à l’extérieur. Nous nous rendîmes dans un petit bureau où nous fûmes priés de s’asseoir. Il s’assit en face de nous, de l’autre côté de son pupitre, il consulta quelques notes et il entama l’entrevue. Il m’apprit que les gens qui étaient sensés s’occuper de Célia ne viendraient pas, l’organisme s’occupant des enfants orphelins envoyait quelqu’un incessamment sous peu afin de venir la récupérer et l’emmener dans un foyer. Cette nouvelle me déchira le cœur, pauvre gamine ! Le policier me dit que je pouvais rentrer chez moi si je le souhaitais, que mon rôle était terminé. Célia me supplia, accrochée à mon bras de rester avec elle, les larmes lui embrumaient les yeux. Même si elle ne me l’avait pas demandé je n’aurai pu me résoudre à la laisser, l’angoisse de retourner en foyer devait déjà être suffisante sans en plus la laisser affronter l’attente seule. A peine cinq minutes que nous avions quitté cette salle d’attente malodorante que nous y fûmes de nouveau consignés dans l’attente de l’assistante sociale qui emmènerait Célia. - Tu sais, c’est pas vraiment moi qui a fait pousser l’arbre, c’est mon rêve… Je faillis tomber du banc, surpris que j’étais qu’elle aborde enfin ce sujet, je devais avoir mérité sa confiance, bien que je ne sache comment. - Ton rêve ? - Oui, j’ai rêvé que je regardais un arbre pousser, comme à la télé ! - Comme à la télé ? Je ne comprends pas, dis-je. - Oui, j’ai vu une plante pousser dans une émission, elle poussait vite, vite ! Et j’ai rêvé que je pouvais regarder un arbre grandir aussi vite, m’expliqua la gamine. - Ah ! Je vois, tu as vu un de ces films où les botanistes filme une plante en prenant une image par jour et une fois toutes réunies, on voit la plante pousser. - Ben oui ! C’est exactement ce que je te dis ! M’asséna-t-elle avec son regard courroucé qui disait que j’étais bien gentil mais que j’étais un peu long à la détente. - Tout à l’heure tu as refait le même rêve ? Tu sais quand le bac s’est garni de ces jolies fleurs ? Lui demandais-je. - Oui, j’aime bien voir pousser les fleurs. J’étais fixé, c’était donc bien elle qui avait provoqué toute cette pagaille dans le quartier. Je savais qui, mais je ne savais pas comment. Je n’étais pas du genre à croire à tous ces voyants et marabouts qui hantaient les pages de publicité qu’on croise dans les magazines gratuits distribués dans le métro. Comment Célia avait-elle bien pu accomplir ce prodige ? Je restais sans réponse. D’ailleurs, les réponses ne tarderaient pas à venir, à pleuvoir même, par l’intermédiaire du journal télévisé un peu plus tard.
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| | | Shotaro Admin
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| Sujet: Re: Le Jour où La Magie s'éveilla... Lun 27 Mar - 5:56 | |
| II Le soir je rentrais chez moi, un peu abasourdi par cette journée qui sortait de l’ordinaire c’est le moins que l’on puisse dire. Au-delà du fait que j’étais déstabilisé par ce que cette gamine semblait pouvoir faire par l’intermédiaire de ses rêves, j’avais aussi un peu mauvaise conscience de l’avoir laisser repartir pour le foyer de la D.D.A.S.S., surtout avec le regard implorant qu’elle m’avait envoyé au moment de partir avec cette fonctionnaire peu avenante qui était venue la récupérer au commissariat. C’est quelque chose que je n’ai jamais compris : Pourquoi les gens qui s’occupent des enfants, des malades ou des plus faibles en général ont souvent peu la fibre de l’emploi pour la grande majorité d’entr’eux ? Cette grande femme sèche comme un coup de trique qui ne transmettait aucune émotion sur son faciès glacial, renforcé par son tailleur strict et son chignon impeccable ne dérogeait pas à cette constatation. J’ai signé les derniers papiers que l’on me présenta et je suis repassé à ma boutique afin de la fermer pour la nuit. Ce ne fût pas chose aisée d’ailleurs, une meute de journalistes faisaient le pied de grue dans ma rue derrière les barrières dressées par la police. A une dizaine de mètres prés je n’aurais pas eu accès à mon local. Il était prés de vingt heures quand je rentrais enfin chez moi et j’allumai la télévision afin de prendre des nouvelles au sujet de cet arbre gigantesque qui avait poussé sur la place Saint-Sulpice. L’écran déversait les inévitables publicités d’avant la grand messe de l’information, j’en profitais pour me servir un double whiskey sans glace et je m’installais dans mon canapé. Le générique des informations retentit et les titres furent annoncés, enfin LE titre fut annoncé, il s’agissait bien évidemment de ce que j’avais vécu l’après-midi, mais j’appris que c’était loin d’être un cas isolé : « - Madame, Mademoiselle, Monsieur, bonsoir. Ce soir, un seul titre au sommaire de cette édition, les évènements étonnants qui se sont passés un peu partout sur la planète ces dernières dix heures. Commençons d’abord par ce qui s’est passé ce matin en plein centre de Paris, en effet un arbre immense a poussé en quelques minutes au centre de la place Machin et personne ne semble avoir d’explications quant à ce phénomène. Retrouvons Sofiane El Oueslati notre envoyé spécial en direct de la place Machin. Sofiane ? Quelles sont les informations dont vous disposez ? - Eh bien Sandrine, les forces de polices sont toujours sur place et continuent leurs investigations. Pour ce que nous en savons, il s’agit d’un arbre qui s’est mis à pousser à toute allure ce matin vers dix heures. Pour ce qui est de savoir comment ce prodige a été possible, c’est toujours le flou artistique. A l’heure actuelle la brigade de la police scientifique n’a pas fait de déclaration officielle et il est donc difficile d’avoir des informations. Toujours est-il qu’un autre problème se pose et au fur et à mesure des heures qui passent il devient de plus en plus pressant. En effet cet arbre qui doit faire dans les quarante mètres de haut et un tronc mesurant prés de quatre mètres de circonférence est très lourd, trop lourd pour le sol parisien. La structure risque de s’effondrer à tout moment et les immeubles des rues alentours sont menacés alors autant vous dire que la police est très occupée pour le moment, même si des sources proches de la police nous ont affirmé que pour l’instant aucune solution n’a été avancée. - Vous n’avez donc pas eu de réponses des forces de police, personne ne sait donc ce qui s’est réellement passé ? - Nous avons recueilli plusieurs témoignages nous confirmant que l’arbre a commencé à pousser à côté de la fontaine de manière accélérée, certains nous ont même dit ‘à vue d’œil’ et on peut les croire quand on voit le gigantisme de l’arbre derrière moi.. Nous avons toutefois dû faire le tri parmi tous les témoignages que nous avons pu entendre car certains voient déjà en cet évènement la manifestation de Dieu ou encore du Malin. - Merci Sofiane, n’hésitez pas à nous re-contacter si vous avez du nouveau. Nous allons voir que cet incroyable évènement n’est pas isolé. En effet partout en France de semblables manifestations ont eu lieu un peu partout, notamment à Lille où la neige est tombée en plein mois d’avril alors que la température ambiante était de seize degrés, à Marseille où des monolithes de roche sont littéralement sortis de terre en pleine ville, dans la petite ville de Desvres dans le Pas-de-Calais où une bonne partie de la ville est partie en fumée, ravagée par de nombreux incendies destructeurs. Nous évoquons ici les évènements majeurs, mais une multitude d’autres manifestations de moindres envergures a été signalée toute la journée au standard de la police et des pompiers. Des enfants qui ne touchent plus terre, qui lévitent littéralement, ou d’autres qui émettent de la lumière, une sorte de bioluminescence comme celles que l’on peut observer sur les lucioles ou les méduses. Un reportage de Lucie Ferrer : - Depuis ce matin dix heures rien ne va plus ! En effet, La Nature semble être sans dessus dessous. Ce qui nous semblait physiquement impossible encore hier semble bel et bien se manifester sporadiquement certes, mais réellement. Comme vous pouvez le voir sur ces images, cet enfant flotte au milieu de sa chambre et l’image n’est pas truquée et notre équipe a pu le constater de visu. Les parents sont tout aussi atterrés que nous le sommes, ils n’ont aucune explication rationnelle sur le comportement pour le moins étonnant de leur enfant. Le petit garçon n’est pour autant pas apeuré ou même terrifié. Ses parents ne désirent pas s’exprimer devant la caméra. La petite ville de Desvres située prés de Boulogne-sur-mer dans le Pas-de-Calais a vécu une journée difficile, une bonne partie de la ville est partie en fumée dans un immense incendie dont l’origine est encore indéterminée. Il y a plus de six cents morts ou personnes disparues à l’heure actuelle. Cependant, un petit garçon de neuf ans a été retrouvé au milieu des décombres fumants miraculeusement indemne. Le capitaine de pompier Hervé Duquesnoy a été témoin de la scène : - On ne sait pas encore l’origine de cet incendie, ce que je peux vous dire c’est que c’était l’enfer aujourd’hui ici ! Et puis ça s’est arrêté, aussi vite que ça a démarré, c’est incroyable, le feu s’est littéralement évanoui. On a commencé à chercher après d’éventuels survivants, mais au début on a retrouvé que des cadavres. Et puis dans une maison on a retrouvé le petit gars, indemne, pas une brûlure, rien ! Il a une sacrée chance celui-là. Y en a qui disent que c’est lui qui a déclenché l’incendie, mais moi j’y crois pas, comment aurait-il pu allumer un feu si gigantesque qui avait l’air de naître de partout ? C’est des bêtises si vous voulez mon avis… - Et pourtant, dans toutes les personnes que nous avons pu rencontrer et interroger, elles sont de plus en plus nombreuses à se demander si ce petit garçon ne serait pas à l’origine du sinistre. Il en va de même pour le garçonnet qui lévite, certains disent que c’est lui qui accomplit ce prodige, on peut se poser la question… Cependant, à Marseille par exemple, où des monolithes rocheux ont littéralement poussé dans les rues, personne ne comprend comment cela est arrivé. Comme vous pouvez le constater sur ces images, cela a été soudain, des voitures ont été complètement empalées ou retournées par ces drôles de plantes minérales. De nombreux témoins ont vu la poussée de ces petites montagnes, c’est le cas de Fatima qui promenait son bébé dans une poussette et qui a eu la frayeur de sa vie en voyant cette scène étonnante : - Ben j’étais sur le trottoir avec mon fils, je poussais sa voiture et tout à coup, le sol a commencé à trembler et des voitures ont été soulevées, y en avait partout qui se retournaient !! Et le sol tremblait toujours, les gens s’agrippaient à ce qu’ils pouvaient, moi j’étais accrochée à ma poussette d’une main et à un lampadaire de l’autre. Et puis ça s’est arrêté… Et puis y avait ces trucs un peu partout dans le boulevard… C’est incroyable ! Comment c’est possible ça, hein ? - Là est bien la question, tous ces évènements sont incroyables, extraordinaires en soit, mais ce qui est encore plus troublant c’est qu’ils se sont tous produit à la même heure que cela soit à Paris, Lille ou Marseille ainsi que dans tous les autres endroits qui ont été touchés par ce type de phénomène. A l’heure actuelle, le mystère reste entier. - Après ce reportage, voyons la situation internationale, car ces phénomènes encore inexpliqués ne sont pas une situation purement française. Ainsi a-t-on pu observer des manifestations similaires un peu partout sur la planète : Europe, Etats-Unis, Chine, Japon, Australie, Inde, Moyen Orient, aucun grand pays et même des nations plus petites, personne n’a été épargné, Eddy Schuman… - Une tornade sur New York, voilà qui est hautement improbable, certains diront même impossible, pourtant, c’est bien une tornade qui a sévit au cœur de la Grosse Pomme. Selon les forces de police, elle est née vers les quatre heures du matin dans la quatre-vingt-seizième rue, à proximité de Central Park. Le sergent Gilmore patrouillait dans ce coin et a été témoin de la scène : - Tout était calme, et tout à coup, le vent s’est mis à se lever et à souffler de plus en plus fort. Mon collègue David me dit que le vent tournoie et en effet en observant les papiers et différents débris on s’est rendus compte qu’ils tournoyaient de plus en plus vite et David me dit ‘Tu sais quoi ? Ca ressemble à une tornade, un twister !’ Je lui ai dit qu’il délirait et le vent continuait à augmenter en intensité et on était drôlement secoués dans la voiture. Les débris qui étaient entraînés étaient de plus en plus gros et puis la trombe s’est formée. On a démarré vite fait pour s’éloigner de ce monstre. Et de loin on a vu les vitres des immeubles voler en éclats, des voitures être happées et faire la grande danse ! On a même failli s’en prendre une sur la figure ! Et puis hop ! C’était fini ! Plus rien, juste le bruit des débris les plus légers qui finissaient leur course sur le sol… Incroyable ! Plus rien ! Plus de tornade, pfft ! Disparue… - Les dégâts sont plutôt minimes si on considère les milliards de dollars que coûtent les twisters dans les états du sud. Ici quelques vitres et voitures détruites et là quelques dégâts annexes, mais rien de comparable. En Inde maintenant, Le Gange est sorti de son lit a une vitesse défiant l’imagination et chose encore plus incroyable, le mois d’avril n’est pas le mois des inondations. Ce qui frappe le plus c’est la soudaineté de la chose, en six heures, le fleuve a quitté son lit et l’a regagné aussi vite qu’il en était sortit. D’après les spécialistes de ce genre de phénomène, c’est du jamais vu, et s’ils n’avaient pas eu les images que vous voyez actuellement, ils auraient eu du mal à la croire. La planète est-elle devenue folle ? Des personnes sont-elles à l’origine de ces phénomènes, même si c’est assez difficile à croire ? Avec nous le professeur…" Le silence qui laissa place au discours de la présentatrice m’abasourdit, ou alors c’est ce que je venais de voir qui m’avait assommé. Je restais hébété le bras toujours tendu vers la télévision avec la télécommande dans la main. Ils étaient entrain de se demander si des gens ne seraient pas derrière toute cette pagaille et moi, moi je savais que c’était effectivement le cas, je connaissais même la responsable de l’arbre qui trônait place Saint-Sulpice
Dernière édition par le Jeu 6 Avr - 15:24, édité 1 fois | |
| | | Shotaro Admin
Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 15/03/2006
| Sujet: Re: Le Jour où La Magie s'éveilla... Jeu 6 Avr - 3:11 | |
| III Le lendemain, comme tous les jours, je suis allé à ma boutique. Ma rue était le théâtre d’une grande foire mêlant police, pompiers, médias, j’eus un mal fou à accéder à mon pas de porte. Une fois entré je dus me rendre à l’évidence que je n’ouvrirais pas aujourd’hui, il me restais du classement à effectuer mais je n’arrivais pas à me concentrer, non pas à cause du bruit venant de la rue, mais parce que mes pensées étaient monopolisées par la petite Célia. J’avais tellement de questions à lui poser, j’étais même un peu inquiet de la savoir seule à l’orphelinat. Plus cette idée tournait dans mon esprit et moins j’arrivais à me concentrer. Bon ! Au diable le classement ! J’enfilai ma veste, sortit, et bouclai mon magasin et j’entrepris de traverser à nouveau la cohue qui régnait dans la rue. Je me rendis rue de Tocqueville dans le dix-septième arrondissement au siège de la D.D.A.S.S. J’arrivai devant le grand bâtiment plutôt sinistre, enfin pas des plus accueillant en tout cas. J’entrai dans le hall et me dirigeai vers l’accueil. Je n’avais aucune idée de la manière dont j’allais m’y prendre. Je suppose qu’il n’est pas évident d’entrer en contact avec une orpheline lorsque l’on n’a aucun lien de parenté avec celle-ci. La petite dame assez boulotte assise derrière son bureau leva les yeux vers moi et m’asséna : « - Oui, c’est pour quoi ? - Bonjour madame, je suis à la recherche d’une petite fille… - Pour ça il faut vous rendre au second étage et demander à remplir un formulaire de demande d’adoption, bureau 217. - Non, non fis-je, je souhaiterais simplement rendre visite à une petite fille que je connais, mais je ne sais malheureusement pas dans quel orphelinat elle a été placée. » Elle me fixa d’un regard intense, marqua une longue pause, je suppose qu’elle me jaugeait. Elle remonta ses lunettes sur son nez, se redressa et me demanda : « - Vous êtes de la famille ? - Euh… C’est-à-dire que non, en fait je… - Ah mais si vous n’êtes pas de la famille, ça risque d’être compliqué ! - En même temps madame, elle est orpheline, elle n’a plus de famille, fis-je avec un sourire gêné. - Alors vous êtes qui par rapport à elle ? - Eh bien je l’ai rencontré hier prés de la place Saint-Sulpice, vous savez, où l’arbre a poussé de manière inexpliquée. Elle avait été abandonnée là par les gens qui s’occupaient d’elle et j’aurais voulu prendre de ses nouvelles. - Et comment s’appelle la petite ? - Célia. Célia Meyer, répondis-je, la grosse dame tapota sur le clavier de son ordinateur, resta un instant à déchiffrer son écran, puis tourna la tête vers moi. - Le problème c’est que je ne peux pas vous laisser approcher cette gamine alors que je ne sais même pas qui vous êtes…. Si ça se trouve vous êtes un pédophile, qui sait ? Me dit-elle sur un ton dur. - Je vous remercie pour la comparaison, mais je ne peux pas vous en vouloir de protéger vos petits. Ce que je vous demande, c’est de simplement me donner l’adresse du foyer où elle est hébergée. Vous n’avez rien à craindre, je ne dirai pas que j’ai obtenu le renseignement ici, vous êtes dégagée de toute responsabilité. Si barrage il doit y avoir, ce sont vos collègues de l’orphelinat qui s’en chargeront. S’il vous plait, soyez sympa ? » Elle me dévisagea encore une fois longuement comme si elle essayait de savoir si j’étais sincère. Je dus tout compte fait lui faire bonne impression, elle arracha un feuillet de son bloc et m’inscrivit l’adresse de l’orphelinat. Elle me le tendit avec toujours son regard de mère qui cède à son petit garçon, même si elle n’est pas entièrement d’accord. Je la remerciais poliment et tournais les talons en direction de la sortie. Je me rendis dans le dixième arrondissement. Alors que je sortais du métro, je ressentis une sorte de fièvre dans la foule, une nouvelle manifestation paranormale ? Alors que je me posais bêtement la question, je tressaillis, serait-ce Célia qui faisait des siennes ? Je pressais le pas vers le numéro 11 de la rue des Récollets et j’y arrivai au trot. Il y avait un attroupement devant l’immeuble, il semblait y avoir des employés du foyer plutôt secoués, mais aussi beaucoup d’enfants ; L’immeuble avait vraisemblablement été évacué. Au loin on entendait les sirènes de pompiers et j’étais sûr que leur destination était la même que la mienne. Je m’approchai d’une femme en blouse orangée, je supposai que c’était une employée de service. « - Mais qu’est-ce qui se passe ici ? - Ah ! Des choses ! Des choses comme ils ont parlé à la télé ! C’est la jungle là-dedans ! Le monde devient fou monsieur ! - La jungle ? - Oui toute une aile du bâtiment ! Des plantes partout ! » J’étais fixé. Célia avait dû faire un joli rêve… Je m’engouffrai dans l’entrée, la dame à qui j’avais parlé me criait dessus de ne pas y aller, que j’étais inconscient, mais je ne l’écoutais déjà plus. Dans le hall, plutôt spacieux mais vieillot, j’avisais les escaliers qui menaient dans les étages et je commençai à les gravir. J’essayais d’être le plus silencieux possible, non pas pour être discret, mais dans l’espoir d’entendre Célia où quelque chose qui me permettrait de rejoindre la petite fille avant l’arrivée des pompiers et de la police. Sur le palier du premier étage je fus saisi par un énorme craquement sonore qui fit tomber de la poussière de plâtre du plafond, je continuais donc mon ascension et j’arrivais bientôt sur le palier du second étage. L’escalier était au centre de l’immeuble et desservait une aile de chaque côté. Ce que je vis sur ma gauche me laissa sans voix. D’énormes branches ou racines tapissaient le fond du couloir du sol au plafond. Comme sur la place Saint-Sulpice, cet amas végétal grandissait à vue d’œil et se resserrait à chaque instant. J’avançais à pas de loup et ma progression devenait vite difficile, je m’empêtrais dans les fines racines qui couraient sur le sol. « - Célia ? Célia ?! » Pas de réponse. J’avais de plus en plus de mal à avancer, les branches et racines entremêlées formaient comme un bouchon, jamais je ne pourrais arriver au bout du couloir. J’appelais la petite de plus belle. Je me rendis compte que j’étais maintenant totalement empêtré dans cette jungle, la dame de service avait raison, c’était bel et bien une jungle ici ! Je continuais à appeler la petite fille et tout à coup la progression de cette marée verte s’interrompit et j’entendis derrière le rideau végétal une petite voix qui me demanda : « - C’est qui ? - Célia ? Célia c’est toi ? C’est Etienne ! Tu sais le monsieur avec qui tu es allé au commissariat hier… - Etienne ? C’est vrai c’est toi ? - Oui ma puce ! Qu’est-ce qui t’arrive ? - Ils sont méchants avec moi ! - Qui ça ? - Les autres enfants ! Ils ne font rien qu’à m’embêter et me frapper ! » Je sentis les sanglots dans sa voix. J’avoue que je n’étais pas un spécialiste émérite des enfants et je ne su quoi répondre sur le moment, mais c’est elle qui reprit : « - T’es encore là ? - Oui ma puce, je suis juste derrière le… les… euh… Derrière les plantes ! » Et là, comme par magie, j’assistai à la ‘dépousse’ des plantes, je n’ai pas trouvé d’autre mot pour qualifier le phénomène. C’était comme si on passait un film à l’envers, les racines et les branches qui une poignée de minutes plus tôt poussaient sauvagement, se réduisaient, reculaient. Bientôt, le mur végétal s’estompa et je découvris la petite Célia assise sur le sol, adossée à un mur, le front sur les genoux et la tête entourée de ses bras. Aussitôt qu’il me fut possible d’enjamber l’amas de plantes qui continuait de réduire, je me précipitai vers la gamine. Je m’accroupis en face d’elle et lui touchai doucement le bras. Elle ne broncha pas. « - Célia ? Dis-je doucement. J’eus pour toute réponse un léger grognement. Célia, tu vas bien ? - Nan ! J’en ai marre ! Ils sont tous méchants, je les déteste ! - Allons, ce n’est pas grave, ce sont des idiots. - Nan, c’est des connards ! » Un tel langage dans la bouche d’une si jeune fille aurait dû me scandaliser, mais je fus pris d’une irrésistible envie de rire. J’avais beau me retenir, je commençais à pouffer et Célia releva la tête. Elle me regardait avec ses yeux embués de larmes une expression mi-surprise, mi-incrédule sur le visage. Cela m’acheva et je partais d’un grand rire. Elle commença à sourire, puis nous rîmes ensemble de bon cœur, je pense qu’il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas ri comme ça. Après quelques minutes, nous reprîmes nos esprits et le silence retomba. Nous restâmes à nous regarder, simplement, quand elle se jeta dans mes bras et se mit à pleurer à chaudes larmes. Elle me serrait très fort, j’avoue que je fus assez surpris et plutôt pataud face à cette démonstration d’affection. Je la lovai alors doucement contre moi, elle avait un gros chagrin à épancher qui l’oppressait certainement depuis longtemps. Cette gamine avait un effet bénéfique sur moi, peut-être était-ce ce lien ténu qui nous rapprochait : Le fait d’être orphelin. Même si pour ma part j’avais pu jouir de mes parents quand j’en avais le plus besoin, il n’empêche qu’ils me manquaient terriblement tous les jours, ils étaient partis trop tôt, alors je comprenais parfaitement la détresse de la petite puce qui me serrait le cou. Les pompiers étaient arrivés dans la rue, on entendait maintenant distinctement les deux tons de leur sirène qui résonnait jusque dans notre couloir. Je repoussai doucement Célia et la regardait bien en face en baissant légèrement la tête. « - Bon Miss, on va devoir sortir hein ? Elle secoua amplement la tête négativement en faisant faire de grandes valses à ses boucles blondes. - Non… J’ai peur… - Bah ? Tu as peur de quoi ? - Oh ! Dis ! T’es bête toi hein ! Ils m’aiment pas parce que je fais pousser les plantes… En plus t’as vu ? J’y arrive même quand je dors pas maintenant ! Elle avait comme de la fierté dans la voix en me disant ça. - Tu sais, les gens ont peur de ce qu’ils ne comprennent pas et quand ils ont peur, ils ont tendance à être méchants… Fis-je, un peu embêté, car après tout, je n’y comprenais pas grand-chose moi non plus. Elle dut le sentir d’ailleurs car elle m’asséna : - Ben t’as pas peur de moi, toi, si ? - Non ma puce, je n’ai pas peur de toi, t’es trop mignonne pour que j’aie peur, lui répondis-je avec un grand sourire. » On entendait maintenant une rumeur dans le hall, deux étages en dessous, les pompiers étaient entrain d’investir les lieux. J’attrapai la petite et la pris dans mes bras, et j’entrepris de redescendre d’où je venais. Sur le palier du premier étage, je croisai deux pompiers hébétés de me voir descendre calmement, chargé d’une gamine, je leur dis tout en continuant de marcher : « - Y a rien à craindre, tout va bien, ça s’est passé au second. » Je ne leur laissai pas le temps de me répondre et j’accélérai le pas pour descendre dans le hall. Ce dernier n’était plus aussi calme que lors de mon premier passage, il y avait là six autres pompiers qui étaient entrain d’installer tout un tas d’équipement, je leur jetai à peine un œil en passant, je soulevai toutefois chez eux un visage interrogatif, je ne me souvenais d’un hall si grand tout à l’heure ! J’arrivai enfin dehors sur le trottoir. Je pensais que les employées du foyer seraient heureuses de retrouver une de leurs petites protégées saine et sauve, mais ce ne fût pas le cas. Au contraire même, j’aurais tenu une bombe dans les bras que je n’aurais pas fait meilleur effet, une rumeur enflait parmi ces femmes et bientôt une bonne femme d’origine antillaise s’avança vers nous et nous déclara la voix légèrement cassée : « - Cette enfant est l’œuvre du malin, elle n’est pas normale, saccager notre établissement de la sorte avec ses… Ses… Ses tours de magie ! N’approchez pas de nous avec ce démon ! Allez vous-en ! - Mais je… C’est-à-dire, elle vous a été confiée, je ne peux pas l’emmener comme ça et… - Allez vous-en je vous dis ! » Et toute l’équipe des femmes de services s’avança vers nous d’une manière plutôt menaçante. Célia qui avait la tête enfouie dans mon cou pendant tout ce temps la releva et dirigea un regard sévère en direction de ces dames ; Elle les stoppa net, et pas de magie derrière ça, elle leur faisait vraiment peur. Je tournai les talons et entrepris de trouver un taxi afin qu’il nous ramène chez moi. Et voilà ! Je me retrouvais avec une gamine sur les bras ! Je l’avais toutefois bien cherché, c’est même moi qui étais venu la chercher. Pourtant, assis à l’arrière de la voiture, je me demandais bien comment j’allais me sortir de cette situation, j’avais avec moi une petite fille que j’avais emmené de son foyer d’accueil et pas un papier officiel en ma possession, si ça continuais j’allais finir en cellule pour enlèvement d’enfant. La circulation était infernale, beaucoup de quartiers étaient bouclés car les manifestations paranormales continuaient à apparaître sporadiquement dans tout le pays et bien sûr, également à Paris. Les quotidiens y allaient tous de leur théorie pour expliquer ces phénomènes inhabituels, des plus farfelues au plus scientifiques. Ainsi ‘La Croix’ y voyait la manifestation du retour annoncé du fils de Dieu, ‘Le Parisien’ comme à son habitude poussait plus dans la direction du sensationnalisme et dirigeait ses thèses vers le facteur humain, en parlant de ‘Magiciens’, d’êtres humains spéciaux qui auraient développer des pouvoirs paranormaux. Par contre ils n’avaient pas d’idée (et d’ailleurs évitaient soigneusement d’aborder le sujet) pour expliquer le fait que tous ces miracles avaient débuté en même temps, la veille vers dix heures du matin. Arrivés à la maison, j’appelai le commissariat et je me mis à expliquer toute l’histoire à mon interlocuteur, puis je lui transmis toutes mes coordonnées, il les compara au dossier qui avait été créé la veille. Il me précisa que le service de la D.D.A.S.S. pourrait débarquer chez moi à n’importe quel moment pour récupérer la petite, la mort dans l’âme j’acquiesçai et raccrochai mollement le téléphone. Célia était assise dans le fauteuil en face de moi et me fixais de la manière qui me mettait mal à l’aise, elle resta ainsi un bon moment et je n’osais pas entamer la conversation, j’allais devoir lui expliquer qu’elle devrait retourner dans le foyer, au milieu des ‘connards’. En y réfléchissant, j’avais peut-être une carte à jouer dans ma manche… | |
| | | Shotaro Admin
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| Sujet: Re: Le Jour où La Magie s'éveilla... Lun 1 Mai - 18:25 | |
| IV Cela faisait maintenant une année que Célia habitait avec moi, j’étais son tuteur et bientôt je deviendrais officiellement son père adoptif. Moi, père ! Si on m’avait dit ça il y a un peu plus d’un an jamais je ne l’aurais cru. J’avoue volontiers que j’ai été pas mal déstabilisé les premiers temps de vie commune avec ma petite puce. Cela avait été tellement brusque et rapide que je m’étais retrouvé avec une invitée de six ans dans ma vie de célibataire en un clin d’œil. Après l’épisode du foyer des pupilles de la nation où était hébergée Célia, je l’avais emmenée chez moi en prenant bien soin de tout faire pour ne pas être soupçonné de kidnapping d’enfant. Et puis cela m’aurait fait trop mal au cœur de la laisser repartir, en si peu de temps, je m’y étais habituée à ma petite Magicienne (C’était le terme qu’employaient les médias pour définir les enfants qui étaient capables de prodiges) et j’avais fait jouer mes relations, ou plutôt j’avais contacté une relation de feu mon père qui était plutôt proche du gouvernement précédent afin qu’il appuie ma demande pour devenir le tuteur de Célia. Jacques Yves Poulpiquet, trop content d’avoir de mes nouvelles, s’empressa de me rendre ce service et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, je reçus tous les papiers en bonne et due forme afin de régulariser ma situation, cela ne prit pas plus d’un mois. Célia était ravie de ne pas retourner au foyer ou dans une famille de plus, je crois qu’en réalité, c’était elle qui m’avait adopté la première. Les phénomènes paranormaux avaient continué toute cette année et aujourd’hui encore, ils faisaient régulièrement la une des médias pour peu qu’ils soient spectaculaires. Et du spectaculaire il y en avait dans le journal ce matin, un gamin seul avait pris d’assaut l’hôtel Matignon la veille au matin. *** Il était un peu plus de six heures quand il émergea du métro. Le boulevard des Invalides était encore bien calme dans cet arrondissement parisien dédié au siège des ministères les plus importants. Il se retourna et fixa le panneau nommant la station : ‘VARENNE’ s’étalait en blanc sur fond bleu, il le détaillait le regard dans le vague, un peu absent. Ce qu’il s’apprêtait à faire n’était pas bien, c’était même franchement mal, mais après tout, est-ce que les gens avaient réfléchi si ce qu’ils lui avaient fait subir était bien ou mal ?. La situation depuis un an était devenue lourde pour les gens comme lui, pour les ‘spéciaux’ comme certains médias les appelaient. Il préférait le terme de ‘Magicien’, c’était moins négatif, chargé de poésie et d’imaginaire. Les gens ordinaires étaient pour la plupart contre eux et s’ils n’étaient pas ‘contre’, ils n’étaient pas de leur côté pour autant. Les gens ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas c’est bien connu et il faut dire que les Magiciens étaient effectivement quelque chose qu’ils ne connaissaient pas et qui, pour la plupart étaient des erreurs de la nature, pire même, une grande erreur de Dieu lui-même quand ils n’étaient simplement pas associés au diable, à l’œuvre du Malin. L’Humanité était tellement désemparée face au phénomène des Magiciens qu’elle réagit comme elle l’avait toujours fait : Elle les rejeta en bloc. Un an de souffrance, de errance de foyers en foyers, Mehdi Aouis n’avait pas eu la vie facile depuis que son pouvoir s’était éveillé. Un matin, la chambrée encore endormie, il s’était réveillé en se cognant, en se cognant au plafond de la chambre. Il baissa les yeux et découvrit la chambrée et ses camarades qui dormaient paisiblement en bas, sur la terre ferme, pendant que lui était entrain de flotter dans les airs encore allongé, la couverture toujours sur lui. Pour le coup il ressemblait à un fantôme comme on en voit dans les films de série B. Un de ces camarades ouvrit les yeux et ne réalisa pas immédiatement ce qu’il vit, il se frotta le visage comme pour être sûr d’être réveillé avant de poser à nouveau son regard sur ce garçon qui flottait dans un coin du plafond. Mehdi lui fit signe de se taire en posant un doigt sur sa bouche mais l’autre, bien réveillé cette fois, se mit à hurler comme un damné, des larmes lui montant aux yeux. La chambrée se réveilla en sursaut, les cris, les hurlements enflant au fur et à mesure que les gamins découvraient qu’un de leur copain jouait à faire le cerf-volant dans un coin de la pièce. A ce moment, Mehdi aurait donné tout ce qu’il avait pour disparaître, mais son pouvoir n’était pas celui-là. Il flottait ainsi dans les airs et ne savait absolument pas comment il réalisait ce prodige, il voulait que cela cesse mais rien ne se passait, il flottait toujours. Il avait bien entendu parler comme tout le monde dans les médias de ces prodiges qui s’étaient manifestés la veille un peu partout sur la planète, mais jamais il n’aurait cru qu’il en serait, lui, à l’origine d’un. Le surveillant de nuit avait surgi dans le dortoir comme un diable surgissant de sa boîte, furibond d’entendre un tel vacarme si tôt le matin, il s’apprêtait à leur tomber dessus et leur passer une soufflante dont ils se souviendraient longtemps quand il fixa son regard sur Mehdi et resta interdit, la bouche grande ouverte, incapable de prononcer un mot. Au même moment, la magie cessa d’opérer et Mehdi s’écrasa, emmêlé dans ses couvertures, dans le lit qu’il occupait tout à fait normalement la veille au soir. Le reste des gosses, effrayés par tout ce qui se passait de si bon matin, désertèrent la chambrée en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et seul le surveillant de nuit restait hébété à regarder Mehdi tenter de sortir de ses couvertures. Enfin debout, il s’attendait à se faire enguirlander par le surveillant, mais ce dernier ne sut prononcer que « - Mais… Mais.. ? Mais… » pendant un bon moment. Depuis ce jour, lui qui était un gosse gentil apprécié de tous, devint la bête noire du pensionnat, on lui donna de multiples surnoms, tous plus sympathiques les uns que les autres et surtout, dès que quelque chose de peu ordinaire se passait, il était inévitablement convoqué par le directeur et sermonné de vive façon, quand il ne se faisait pas battre tout simplement, qu’il soit responsable ou non. Le fait d’être un orphelin n’était déjà pas facile, il avait de plus un âge où il devenait de plus en plus dur de trouver une famille d’accueil. Pensez donc ! Les familles cherchaient plutôt de jeunes enfants, voire des nourrissons à s’occuper et certainement pas un gamin de bientôt quinze ans. Alors sachant qu’il ne pouvait aller nulle part ailleurs, il attendait sa majorité avec impatience, se fermant de plus en plus aux autres. Ces autres d’ailleurs qui ne souhaitaient pas entrer en contact avec lui, il était devenu une sorte de souffre-douleur, non pas que les autres lui fassent mal physiquement, ils avaient bien trop peur de l’approcher, mais c’était beaucoup plus insidieux, cela tenait plus de la torture psychologique tout à fait inconsciente d’ailleurs, enfin, tout au moins l’espérait-il de la part de ses camarades. Il avait alors décidé d’aller voir et de parler au Premier Ministre, à quelqu’un qui puisse l’écouter et qui ait suffisamment de pouvoir afin que tout ce racisme anti-spéciaux s’arrête, que l’on vive tous ensemble, Humains et Magiciens en paix. Il descendait la rue de Varenne, passait devant le musée Rodin dans la cour duquel on pouvait voir le fameux penseur du sculpteur. La rue était calme, peu de voitures y roulaient à cette heure, ça ne serait pas la même chose dans une heure ou deux. Au fond il distinguait les cars de C.R.S. qui servaient de base aux agents de la force publique qui protégeaient les abords du palais de Matignon. Un gendarme faisait les cents pas sur le trottoir et quand une voiture tentait de dépasser la rue de Bellechasse afin de s’engager dans la portion sensible de la rue de Varenne, elle était aimablement, mais fermement invitée à tourner à gauche à chercher un autre itinéraire que la rue Varenne. Bizarrement, autant les véhicules étaient systématiquement déroutés, autant les piétons, eux, passaient sans même un regard de la part de la garde mobile. Alors qu’il traversait la rue Vaneau, via le trottoir droit de la rue de Varenne, le gendarme chargé du filtrage des véhicules était au prise avec la mauvaise humeur d’un chauffeur-livreur qui ne comprenait pas qu’on le détourne vers le boulevard Saint-Germain alors qu’il devait se rendre dans la rue de Varenne au-delà de la rue du Bac, limite de la zone sensible et surveillée. Mehdi, lui entama sa descente vers l’Hôtel Matignon qui n’était plus qu’à une centaine de mètres. Mehdi avait des recherches sur Internet dans la salle dédiée au réseau de son pensionnat. Enfin, ‘Salle Internet’ était un bien grand mot pour le petit bureau ou se battaient en duel deux vieux PC poussifs qui n’avaient d’autre mérite que celui de pouvoir aller surfer sur la toile, on ne pouvait pas leur demander grand-chose d’autre. Mais cela lui avait suffit pour savoir où trouver le siège du gouvernement et s’informer sur la manière de s’y rendre. Il arriva enfin devant l’entrée fermée par deux immenses portes en bois peint d’un vert bronze foncé. Il resta un moment à regarder pensivement ce porche derrière lequel se trouvait l’homme à qui il souhaitait parler. Il avait du y rester trop longtemps, car bientôt un gendarme sortit de la petite entrée aménagée à côté du porche, que Mehdi n’avait d’ailleurs pas remarquée, et vient s’enquérir de ce que ce gamin attendait ici. Lorsque l’adolescent exprima le désir de rencontrer Monsieur Le Premier Ministre Méliès, le gendarme fut un moment interloqués et partit d’un grand rire et lui demanda poliment de bien vouloir circuler. Alors qu’il s’apprêtait à retourner à sa petite guérite, riant toujours, Mehdi l’interpella : « - Je ne plaisante pas Monsieur, je veux rencontrer le premier ministre, avec ou sans votre aide… - Ecoute gamin, tu crois qu’on voit monsieur Méliès comme on va chez quelqu’un de sa famille ? Allons, rentre chez toi, ça vaudra mieux, fit le gendarme, un sourire moins assuré sur le visage. - Je crois que c’est vous qui ne m’avez pas compris. Si je suis venu ici aujourd’hui c’est pour voir le ministre et je ne bougerai pas d’ici avant d’avoir pu le faire. - Bon, ça suffit maintenant, tu vas circuler et plus vite que ça, on n’a autre chose à faire que de s’occuper des lubies d’un gamin, rétorqua sévèrement le gendarme, alors tu t’en vas, et tout ira bien, ok ? » Le gendarme retourna vers la petite entrée de sa guérite et la porte coulissante se referma derrière lui. Mehdi resta là, planté droit comme un ‘I’ devant le porche, puis, il se dirigea vers la guérite et à peine devant la porte, celle-ci s’effaça devant lui. Le gendarme qui était en pleine discussion avec son collègue, certainement entrain de lui raconter qu’un gamin s’était présenté pour rencontrer le premier ministre, se retourna quand il entendit la porte s’ouvrir. « - Encore toi ? Mais c’est pas possible ! Je t’ai dit de rentrer chez toi ! Ca suffit maintenant, je pense avoir été cool, mais ça ne va pas durer, donc tu dégages maintenant, allé ouste ! » Le gendarme refoula Mehdi manu militari sur le trottoir et le somma encore une fois de ne pas rester là, puis il fit demi tour et entra dans sa guérite mais cette fois la porte ne se referma pas et il resta à observer le gamin pour voir s’il allait rentrer chez lui comme il le lui avait intimer. Mehdi avait eu tout loisir d’essayer de comprendre comment fonctionnait son pouvoir et il avait tôt fait de comprendre qu’il s’exprimait par la parole ; Il était un Réciteur. C’était ainsi que les médias avaient nommé les différents Magiciens : Les Réciteurs, Les Signeurs et Les Traceurs. Lui avait la faculté de déplacer des objets par la simple volonté en récitant des litanies qui l’aidaient à formuler sa Magie. Jusqu’à maintenant, il avait réussi à déplacer des objets de taille modérée, il ne savait pas s’il pourrait ouvrir le porche de l’Hôtel Matignon. Il n’y avait qu’une solution pour savoir. Il se dirigea au milieu de l’entrée, relativement prés des portes et commença à entonner des sons et paroles incompréhensibles. Le gendarme qui ne l’avait pas quitté du regard, sortit précipitamment et commençait à le sermonner à nouveau, mais Mehdi ne l’entendait pas. Il sentait la Magie monter en lui, il devait cristalliser une bonne dose afin de déplacer ces portes qui semblaient bien lourdes. Il sentit la main du gendarme sur son épaule, il commença alors à réciter de plus en plus fort. Le gendarme eut un mouvement de recul, il avait entendu parler lui aussi de ces Magiciens et une peur froide s’empara de lui, il recula de quelques pas et devant ce gamin qui chantait de plus en plus fort, sa conviction explosa dans son esprit comme une sirène d’alarme. Il se précipita vers la guérite pour sonner l’alarme. Mehdi, lui cristallisa suffisamment de Magie d’après lui et lâcha toute cette énergie. Son pouvoir se manifesta et l’immense porte en bois fut littéralement éjectée de ses solides gonds en fonte pour aller s’écraser au milieu de la cour dans un énorme fracas. Cet effort lui donna un sérieux mal de tête, il n’avait jamais essayé de soulever un poids si lourd et il mesurait maintenant la limite de son pouvoir. Il s’avança dans la cour alors que les deux gendarmes sortirent en trombe de la guérite, arme à la main et annoncèrent les sommations : « - Halte-là ! Arrêtez-vous et mettez les mais sur la tête ou nous serons dans l’obligation de faire feu ! » Mehdi se retourna en direction des gardes et les regarda froidement, il était déjà entrain de réciter à voix basse et finit par lâcher sa Magie. Les deux gendarmes furent projetés en arrière et allèrent s’écraser l’un contre le mur et l’autre à travers la porte coulissante en verre de la guérite. Il savait que ça se passerait comme ça, malheureusement. Dans la cour, il y avait quelques voitures officielles garées impeccablement, qui attendaient leur occupant. A droite dans un renfoncement se trouvait le local des chauffeurs et bientôt plusieurs d’entr’eux sortirent étonner d’un tel raffut dans cette cours habituellement si calme. Mehdi n’avait pas envie de s’embarrasser d’eux, il souleva un pot contenant un arbuste de décoration et les menaça de le précipiter sur eux. Très vite, les chauffeurs se bousculèrent pour rentrer dans leur local. | |
| | | Shotaro Admin
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| Sujet: Re: Le Jour où La Magie s'éveilla... Lun 1 Mai - 18:25 | |
| Pendant ce temps, le gendarme qui avait traversé la porte en verre se réveilla, coupé un peu partout. Il se releva difficilement et s’effondra sur le téléphone duquel il sonna l’alerte auprès de la brigade qui était en repos dans les sous-sols de Matignon. Aussitôt, ses collègues furent tous réveillés et bientôt ils se dirigèrent vers la cours intérieure. Ils avaient reçu les ordres d’arrêter l’individu par tous les moyens. Mehdi s’était avancé et avait gravi les célèbres marches du perron afin d’entreprendre d’entrer dans le bâtiment, il avait la main sur la poignée cuivrée de la porte vitrée lorsqu’il entendit de l’agitation derrière lui. En se retournant il aperçut une dizaine de gardes mobiles qui se mettaient en formation au milieu de la cour, l’un des gendarmes brancha un mégaphone : « - Arrêtez-vous ! Descendez les marches et allongez-vous les mains sur la tête ou nous serons dans l’obligation de faire feu ! - Mais je veux simplement rencontrer monsieur Méliès ! C’est quand même pas compliqué à comprendre !! - Je répète ! Descendez et allongez-vous à plat ventre les mains sur la tête ! » Mehdi regardait les hommes qui le tenaient en joue et sa détermination grandit : « - Que dalle ! Je ne partirai pas d’ici avant d’avoir vu le premier ministre ! » Il posa à nouveau la main sur la poignée et allait entrer. Une balle vint s’écraser dans le mur à sa droite dans un claquement sonore. Il se retourna à nouveau et descendit les marches du perron, se dirigea vers les gardes mobiles d’un pas décidé. S’il n’avait jamais eu à faire à un Magicien, il allait leur montrer. « - Arrêtez-vous immédiatement ! Nous allons tirer ! » Il n’avait pas l’intention de s’arrêter avant d’avoir fait valser ces guignols pour enfin être tranquille, il était évident qu’ils ne le laisseraient pas en paix. Il étaient entrain de réciter tout en avançant vers les F.AM.A.S. braqués sur lui. Il y mettait une telle volonté, une telle hargne que la magie montait en puissance à une vitesse qu’il n’avait jamais soupçonné atteindre. En même temps, son crâne lui faisait de plus en plus mal, une douleur lancinante, de plus en plus aigue au fur et à mesure que la quantité de magie cristallisée augmentait. C’est à ce moment qu’il entendit les détonations, ils avaient tiré ! Mehdi libéra alors son pouvoir pour contrer les balles. Celles-ci pénétrèrent dans le champ d’action de son pouvoir et elles ralentirent, mais Mehdi se rendit compte que la somme des énergies dégagées par les balles était considérable, il apprit également que son pouvoir une fois libéré était toujours lié à lui. En effet, pour contrer l’énergie dégagée par les balles, sa télékinésie se renforça d’autant de puissance qu’elle avait besoin. Une douleur fulgurante lui vrilla le cerveau et Mehdi tomba à genoux, terrassé. Les balles tombèrent, inertes, à quelques centimètres de lui. Sa démonstration avait réellement surpris les gendarmes qui restaient à le regarder avec de grands yeux ronds. Le brigadier reprit le premier ses esprits et envoya deux de ses hommes ramasser le gamin qui semblait mal en point. Mehdi qui luttait contre cet horrible mal de crâne, se sentit soulevé et se retrouva entre deux gendarmes, solidement maintenu. Pas question que ça se termine comme ça, il récité encore une fois et les deux hommes furent projeté au loin sur le dos. La douleur augmentait toujours. Les autres gardes le mirent à nouveau en joue et le brigadier ordonna de tirer quand il vit Mehdi tenter de se relever. Cette fois, il n’eut même pas à réciter, son pouvoir intervint tout seul, il sentit monter en lui une vague d’énergie magique incommensurable. Non seulement les balles furent stoppées net, mais elles furent projetées à une très grande vitesse dans le sens opposé d’où elle venaient, la plupart des gendarmes furent touchés par leurs propres balles. Les fenêtres des bâtiments qui entouraient la cour volèrent en éclats, certains mûrs même se fissurèrent. Mehdi resta debout, les yeux grands ouverts, du sang s’écoulant de son nez, de sa bouche et de ses oreilles. Il resta là, immobile, quelques secondes et s’écroula, face contre terre, mort. *** Ca alors ! Un gamin avait attaqué Matignon et ils l’avaient abattu ! Il était sûr que ça allait avoir des répercussions nationales, voire internationales. Le journal supposait que le gouvernement allait prendre des mesures anti-magiciens, ça n’allait pas arranger nos affaires à Célia et moi. Ca pouvait même vite devenir dangereux pour ma petite protégée. Ce n’était pas la première fois que j’y songeais, mais il allait peut-être falloir songer à quitter Paris pour une destination un peu plus calme. L’opinion publique n’était pas en faveur des Magiciens et cela du en grande partie au sensationnalisme pratiqué par les médias. Nous verrons bien comment cela va évoluer, mais j’ai bien peur que le gouvernement prennent des mesures drastiques pour rétablir l’ordre public et la sécurité des biens et des personnes. Nous aviserons. Célia était entrain de dessiner sur mon bureau, c’était les vacances et elle adorait venir à la boutique avec moi, cela dit, heureusement car en tant que petite Magicienne, j’aurais eu un mal fou à trouver une nourrice ou une baby-sitter et puis, elle était mieux avec moi. Célia releva la tête vers moi et éclata d’un grand rire : « - Tu as les cheveux dans les yeux encore ! T’es pas beau comme ça, on dirait un grand ours mal coiffé ! - Oui, fis-je, il faut encore que j’aille chez le coiffeur… Un grand ours mal coiffé hein ? » Bougonnais-je. Et elle éclata à nouveau de rire et je ne tardais pas à faire de même. J’avais remarqué que Célia faisait effectivement poussé les plantes mais qu’elle avait également un effet sur ma pilosité et notamment mes cheveux. Ils poussaient deux à trois fois plus vite que la normale, cela devait être du au fait que je vive constamment avec elle, son pouvoir avait des effets secondaires sur ma personne, c’est en tout cas la conclusion à laquelle j’étais arrivé. | |
| | | Shotaro Admin
Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 15/03/2006
| Sujet: Re: Le Jour où La Magie s'éveilla... Dim 18 Juin - 14:52 | |
| V L’inquiétude qui m’accompagnait depuis que j’avais recueilli Célia finit par se concrétiser un doux matin de mai. J’avais passé du temps et ce, à plusieurs reprises, à expliquer à Célia l’importance de ne pas utiliser sa Magie aux yeux du monde. Mais vous connaissez les enfants, même s’ils vous assurent qu’ils ont bien compris ce que vous leur dites, ce qui d’ailleurs est souvent le cas et sont même parfaitement convaincus de la nécessité de vos avertissements, il arrive qu’ils dépassent l’interdit. Et Célia n’a pas dérogé à la règle, elle a utilisé son pouvoir à l’école et cet évènement a marqué un tournant dans notre vie à tous les deux. Depuis quelques jours Célia était plutôt calme, je dirais même soucieuse, j’avais bien essayé de savoir ce qui la préoccupait mais elle restait évasive et éludait mes questions. Je pensais avoir compris qu’elle avait quelques problèmes de relation avec un de ses petits camarades mais je n’en savais pas beaucoup plus, je n’en connaissais pas les tenants et les aboutissants. Cela ne m’avait pas inquiété plus que ça, je me souvenais de ma propre expérience et savais qu’on ne pouvait pas s’entendre avec tout le monde tout le temps. Ce matin pourtant Célia était égale à elle-même, j’avais retrouvé ma petite puce, enjouée et agréable. Elle engloutit son petit déjeuner en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et se prépara pour aller l’école, elle n’avait plus besoin de moi et se prenait en charge toute seule pour se laver et s’habiller. Il faut dire qu’elle avait plus de sept ans maintenant et qu’elle avait appris à lire cette année. Il faut bien avouer qu'elle se débrouillait plutôt bien. Elle commençait même à s'intéresser à la lecture, je l'ai surpris plus d'une fois à la boutique plongée dans des bouquins, dont certains titres étaient même surprenants pour une gamine de son âge, pensez! Une fillette de sept ans intriguée à déchiffrer les préceptes de "L'art de la Guerre" de Sun Tzu! Ca a de quoi poser quelques questions! Mais après réflexion j'ai supposé que ce qui l'intéressait vraiment n'était pas le sujet des livres eux-mêmes, mais de tout simplement s'entraîner à lire. Nous approchions de l'école, Célia me tenait par la main, ses cheveux dorés coiffés de deux couettes tombant de chaque côté de la tête, le cartable sur le dos, bref! Une vraie petite élève modèle. Devant l'entrée nous rejoignîmes d'autres parents qui avaient, eux aussi, accompagné leur progéniture. Je saluais ce petit monde, en se croisant ici tous les matins nous avions lié connaissance et nous commençâmes à discuter de tout et de rien, des résultats de nos progénitures respectives, de la vie de l'école, du spectacle de fin d'année qui approchait. Célia, elle, était allée rejoindre ses petits camarades leurs discussions certainement plus intéressantes que celles des adultes. Alors que j'étais donc entrain de jouer le rôle de père dans lequel j'avais encore un peu de mal à me sentir à l'aise, le cri d'un gosse nous fit tous nous retourner dans la même direction et ce que je vis me laissa sans voix. Célia était debout, bien campée sur ses deux jambes légèrement écartées, un bras tendu en l'air, la main crispée comme autour d'une orange ou d'une pomme, les cheveux ébouriffés par les bourrasques qui s'étaient mises à souffler dans le même temps. Le vent semblait souffler d’elle vers nous, je me suis même dit que c’était elle qui déplaçait l’air et que tout phénomène météorologique était à proscrire dans cet évènement. Célia avait les yeux remplis de larmes et était entrain d'hurler vers le ciel. J’étais atterré. "_Tu parles pas de mes parents!! TU PARLES PAS DE MES PARENTS!!!" C'est qu'en suivant son regard qui fixait quelque chose en l'air que je faillis m'étrangler. Il y avait là un gosse qui flottait à trois ou quatre mètres de haut, il était apeuré et pleurait en hoquetant. C’était incroyable, Célia était entrain de maintenir un de ses petits camarades scotché dans les airs ! Je me précipitais vers elle en criant : « _Célia ! Célia ! Lâche-le ! Ramène-le sur le sol ! Célia !! _Il a dit que mes vrais parents s’étaient tués parce qu’ils ne m’aimaient pas ! Me dit-elle entre deux sanglots, Je vais le balancer dans les arbres s’il s’excuse pas ! _Allons ! Ne dis pas ça ma puce, repose-le s’il te plait, il n’en vaut pas le coup ! Regarde autour de toi, les gens sont apeurés par ce que tu es capable de faire, on va avoir des ennuis… » Elle détourna son regard et planta ses beaux yeux clairs et humides dans les miens et resta à me fixer, à me sonder plutôt, comme elle avait l’habitude de le faire et même après plus d’un an à côtoyer cette petite, j’étais toujours mal à l’aise quand elle me scrutait comme ça. Toujours ses yeux dans les miens, je sentis le vent qu’elle produisait baisser en intensité, je détournais mon regard pour le porter sur le gosse qui était dans les airs et je m’aperçu qu’il commençait doucement à redescendre et fut bientôt délicatement déposé sur le sol. A peine le gamin toucha-t-il le trottoir qu’il se précipita en larmes vers son père qui l’accueillit dans ses bras et le consola. Je reportais mon attention sur Célia et elle me regardait une grande tristesse sur le visage, elle se jeta dans mes bras, elle pleurait à chaudes larmes, le sentiment d’être incomprise la submergeait. Je me relevais, ma petite Magicienne dans les bras et je vis tous les parents présents qui nous fixaient le regard réprobateur. Je me sentis seul, très seul, les liens sociaux que j’avais tissés avec certains d’entre eux désormais détruits. Pas un mot, le silence qui régnait sur ce trottoir était assourdissant, il était déchiré uniquement par les sanglots du petit voltigeur qui ne s’en remettait pas. « _Attention ! » Un des parents pointait quelque chose en l’air, en levant les yeux je vis une poubelle verte qui retombait vers nous. Célia avait elle aussi relevé la tête et d’un regard elle stoppa la poubelle à trois mètres du sol. Stupeur générale. Célia tourna la tête et la poubelle suivit le mouvement pour aller se déposer contre le mur de l’école, sa place habituelle. Après un moment de flottement, les parents s’égayèrent dans tous les sens pour retrouver leurs enfants et disparurent en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, bientôt Célia et moi nous retrouvâmes seuls sur le trottoir. Je décidai moi aussi de rentrer chez nous et de ne pas mettre ma petite Magicienne à l’école aujourd’hui, j’étais même convaincu qu’elle ne pourrait plus y retourner, la nouvelle de son exploit ce matin se répandrait comme une traînée de poudre chez les parents et dans le corps enseignant de cette petite école de quartier. En rentrant, Célia me tenait la main, elle restait muette et pour ma part je ne savait pas comment aborder le sujet. De plus j’étais encore choqué par ce qu’elle avait été capable de faire. J’avais lu dans les journaux et sur le web que les Magiciens recensés jusqu’ici étaient groupés en trois catégories : Les Réciteurs, Les Traceurs et Les Signeurs. Hors ce qu’avait réalisé Célia ce matin n’entrait dans aucune de ces catégories et en y réfléchissant, même lorsqu’elle ne faisait « que » faire pousser les plantes je ne l’avais jamais vu faire des signes avec ses main, tracer des formes ou même dire quoique ce soit. Bref ! Non seulement j’avais une Magicienne comme fille adoptive, mais il semblait qu’en plus ce fut une Magicienne particulière, j’avais donc le don pour m’engager dans des aventures plus que particulières semblait-il… A l’appartement, un message m’attendait sur le répondeur. C’était la directrice de l’école de Célia qui m’annonçait qu’il n’était plus nécessaire d’emmener ma fille dans son établissement au vu des capacités spéciales qu’elle semblait développer et que dans l’intérêt de tous et surtout de son établissement il valait mieux qu’elle soit renvoyée et que je lui trouve une autre école pour poursuivre sa scolarité. Le moins que l’on puisse dire c’est que cette charmante directrice n’avait pas perdu de temps pour prendre une décision, il allait donc manquer une jolie fleur dans le spectacle de fin d’année, qu’ils se débrouillent ces intolérants ! C’est alors que je pris la décision de quitter Paris, Célia avait sept ans et de ce fait elle avait besoin d’être tranquille, vivre dans une grande ville comme Paris lui imposait une énorme pression, toujours se surveiller, faire attention à ne pas être prise en flagrant délit de magie. A la maison c’était différent, elle peut faire pousser ses plantes comme elle le souhaite, c’est son sanctuaire, elle peut être elle-même sans être jugée, sans danger. Aujourd’hui j’avais vu que Célia était capable d’autre chose que la pousse des plantes, peut-être ses pouvoirs allaient-ils encore se développer ? Et je ne pouvais en aucun cas permettre qu’on l’envoie dans ces établissements spécialisés pour Magiciens qui poussaient comme des champignons un peu partout dans le pays et même sur la planète. Nous allions donc quitter la capitale et je m’occuperais de l’enseignement de ma petite puce bien qu’en même temps j’avais peur de l’isoler du monde, de la surprotéger. Je verrai bien… Célia était allée dans sa chambre, elle ne m’avait pas adresser la parole, je la laissais seule, j’irais la voir un peu plus tard, pour le moment je m’installais devant mon PC et je m’enquis de trouver une nouvelle résidence pour nous en province, naturellement je me dirigeais vers les départements peu peuplés et plutôt agricoles, bref ! Je cherchais une maison à la campagne. Cela faisait une petite heure que je surfais quand Célia vient me rejoindre dans le salon. « _Qu’est-ce que tu fais ? _Je cherche une maison pour nous ma puce. _Une maison ? Il est bien ton appartement, en tout cas, moi, je l’aime bien ! _Je sais, répondis-je en souriant, on va le garder cet appartement ne t’inquiète pas, mais on va aller vivre en province, on y sera plus tranquilles tu ne penses pas ? _Mouais… Me fit-elle avec une moue peu convaincue. _Tu sais, avec ce qui s’est passé ce matin, on va avoir du mal à te trouver une école ici, ils vont tous être mis au courant par madame Lakhdar… _Je suis désolée… Tu m’avais dis de ne pas… _Hop hop hop ! Ce n’est pas grave en soi, en tout cas ton petit camarade a eu la peur de sa vie je crois bien ! _Oui…Les larmes lui remontaient aux yeux. _Allons ! Tu sais, je me doutais qu’un jour ce genre de chose arriverait, ce n’est globalement pas grave… _Ah ? _Tu es une Magicienne, Puce et tu n’y peux rien, moi non plus, alors on va vivre notre vie en le prenant en compte, voilà tout ! » Elle se jeta dans mes bras et nous fîmes un câlin, un long câlin. Célia avait besoin de se sentir aimée et protégée. Pour ma part, j’avais repéré une petite fermette en pleine campagne à un prix très raisonnable, bien sûr quelques travaux seraient nécessaires mais ce n’est pas l’argent qui nous manquait. Nous allions partir habiter à la campagne et quelque part, même si Célia n’était pas encore convaincue, moi ce départ me remplissait d’espoir et de joie, j’adorais la campagne et La Nature même si à côté de ça, la technologie avait également mes faveurs. En une semaine, les cartons étaient faits, la fermette réservée et nous étions prêts à quitter Paris et à emménager prés de Lons-Le-Saunier. | |
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