Célia, Le Jour ou La Magie s'éveilla
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Célia, Le Jour ou La Magie s'éveilla

Et si un jour La Magie déferlait sur le monde que nous connaissons..?
 
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 Chroniques de William Chester

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William Chester
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MessageSujet: Chroniques de William Chester   Chroniques de William Chester EmptySam 20 Mai - 5:43



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MessageSujet: Re: Chroniques de William Chester   Chroniques de William Chester EmptyDim 21 Mai - 5:56

Les morts se suivent et s'enfuient.

C'est une chambre d'hotêl. Tout ce qu'il y a de plus simple. Aisée. Mais tout est éteint, tout dort, des monstres sous le lit au Croque Mitaine qui mord, en passant par la vaisselle restée la à occuper l'évier, et les quelques sous-vetements parsemant l'appartement. Car ce soir, il n'est pas la, pas encore, il ne va surement pas tarder a arriver, il a longtemps roulé, traversé l'Amérique pour revenir. D'ailleurs le voilà. D'un mur se découpe une porte, les filets de lumière du couloir de l'hôtel viennent frapper le mur d'en face, éblouissant l'obscurité, faisant s'enfuir les ombres, amenant de la lumière a ce monde, un peu comme si l'inerte prenait vie.

Ce soir il est las. Las de son voyage, de retour du Texas, las d'avoir encore tué un homme. De la pitié ? Non aucunement, juste de la fatigue d'avoir utilisé sa magie, le stress et l'adrénaline d'avoir réalisé son plan avec brio. Il le sait, Simmons était vraiment un enfoiré de première, et sa mort rien de plus qu'un nom rayé dans son carnet. Il était la dernière pierre de l'édifice. Will avait rasé un batiment pourri, enterré là un faux mythe, triste réalité cachée d'un immonde trafic d'êtres humains fins prets pour des expériences sur leurs Dons. Ce soir l'orchestre était clos. Si tous les instruments avaient été tués sans qu'on leur ôte leur chef, la symphonie n'aurait que repris de plus belle quelques temps mort plus loin. Cette fois la partition était achevée. Toute musique avait cessé, hormis la sirène des secours qui récupéraient les cadavres d'une certaine voiture aux vitres fumées, telle une douce mélodie hurlante.

Il pensait à nombre de choses, affalé dans son canapé. Son élimination pure et simple de l'unique groupe terroriste du sud des USA le sortirait sans aucun doute de l'anonymat, et sans que personne ne connaisse ni son nom ni son emplacement, il aurait à surveiller les médias pour guetter toute tentative de contact. 76 morts en moins de 6 mois de traque, tous fichés, activement recherchés par le FBI, leur tête mise à prix pour la plupart, et tous avec le même indice chez eux, si avec ca personne ne faisait le lien....car chez chacun d'entre eux on avait retrouvé ce petit porte-clé a la forme étrange, jamais la meme, et semblable a une quelconque écriture inventée par un enfant en plein délire. Il avait désormais le temps de s'occuper d'affaires bien plus personnelles.

Retirant sa veste, il ouvrit la grande baie vitrée de l'appartement pour laisser entrer l'air frais à la hauteur du 15ème étage. Nuit profonde, agitée quelques temps plus tôt, tout était redevenu calme.
Revenant s'asseoir, il croisa le cahier de notes qu'il s'était fait concernant lui même. Et ce vieux bout de papier journal crasseux volé à un clochard dans une ruelle puante des bas fonds de la pomme....Nostalgie....avec précaution, et toute la délicatesse dont ses doigts fatigués étaient capables, il le déplia, et se remit a le lire....comme a chaque fois qu'il le croisait...

Citation :
24 Avril 2025
Meurtre
Une chambre d'hôtel précaire a explo
####r la 22ème rue, ce matin. Suite a une fouille du batiment, la pièce, complètement dévastée par ###plosion d'une bonbonne de gaz (affirmation tenue des forces de police) pour des r###ons#encore indéterminées. Deux corps sans vie ont été retrouvés. Le premier est celui d'une jeune fem#####ne trentaine d'année, décapitée, sûrement déja morte avant même que l'explosion ne souff###le prem####age. Le deuxième cadavre a été identifié comme celui du tueur présumé, rec###ché par les for######lice et sous le coup##e 5 primes d'Etat allant de 1000 à 17000$ pour coups et blessures, viols, meu###es et actes de barbarie. Selon ses papiers, la jeune femme était une touriste francaise, le contact éta######vec la famille de la défunte a fait découvrir la disparition de son fils, non retrouvé sur les lieux du dra####

Ici s'arretait l'article, le papier étant déchiré et abimé sur sa longueur, on ne distinguait plus tout à fait ce qui y était dit.
Son nom y avait été surement écrit mais il était trop tard désormais. Seul ce bout de papier le lui rappelait encore : il avait été un jour francais. Et depuis toujours il avait eu ce sentiment, depuis ce jour cette volonté, le retrouver, celui dont meme le visage lui était inconnu, effacé par la rage, par la violence d'une enfance passée à fuir, à s'enfuir des quartiers mal famés, utiliser sans relâche son don pour s'en sortir, ne pas mourir, cette rage innée de tuer tous ceux qui répèteraient les actes qui l'avait tué.

Car William Chester....était mort. Physiquement, c'était un homme normal, 1m75, 72kg, carré d'épaule, et sportif. Le corps allait très bien.
Quant à psychiquement.....il avait perdu toute humanité face a ces épreuves et la vie qu'il avait du subir. Il avait gardé la rancoeur, la haine, la vengeance, la morale, pour bannir l'amitié, l'amour, la pitié, le pardon, le doute, la raison. Sa vie, il l'avait destiné à tuer.

Pourtant, au fin fond de son esprit, dans les méandres abyssaux de ses pensées, en parcourant les tortueux dédales de ses sentiments, on trouvait au plus profond du sombre néant une faible lumière qui, malgré son infinie solitude, continuait de briller, sa douce lumière parvenant parfois à percer la carapace de William. Alors dans ces moments la.....il pleurait, les flots de la douleur éteignant petit a petit la flamme venue s'inviter à la lumière, la forcant a s'enterrer dans les ténebres, la recouvrant de cette habituelle carapace. Alors son regard redevenait aussi dur et froid qu'à l'habitude, et meme toujours un peu plus. Et fixant le vide comme pour s'en nourrir, il chantonnait....

Petite flamme qui brille,
Jamais plus ne reverra les yeux,
De cette petite fille,
Qui riait.

Petite flamme qui s'éteint,
Rendait la tristesse heureuse,
Mais pour lui ne signifiait,
Plus rien.


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MessageSujet: Re: Chroniques de William Chester   Chroniques de William Chester EmptyDim 4 Juin - 8:22

Expliquer - la petite fille

Dans la longue liste de personnes qu'il avait connues, peu pouvaient encore se vanter d'etre vivantes. Parmi elles, une petite fille. Venu achever au petit matin la capture de son mort du jour, Will avait surpris l'homme en flagrant délit d'une tentative de viol. Un homme qui s'était révelé etre...une femme. Vite maitrisée, la gamine avait été sauvée.

-----------------------------------------------------------------------------------
Solidement attaché a sa chaise, elle se débattait encore, hurlant nombre d'insultes, qui lui glissait au visage comme le vent sur des rochers. Pendant de longues minutes il s'était appliqué à lui toucher la peau, dessinant des formes sur sa nuque, repassant plusieurs fois au meme endroit. Puis il avait disparu de la pièce, ne reparaissant que plusieurs heures après. Enfin, tout autour du batiment il n'avait cessé d'aller et venir, toujours la main caressant les briques. Puis il était finalement venu chercher la petite fille, laissant là cette femme baillonée et attachée a son triste sort. On aurait pu alors croire qu'il n'avait eu le courage de la tuer, préferant la faire mourir de faim et de soif.

Le lendemain pourtant, il revint. Pas a pas, on entendit les marches des escaliers craquer, comme pour....sonner son arrivée.
Puis deux pas lourds, et la porte s'ouvrit.

Il était la. Sombre chevalier habillé d'un grand manteau de cuir, imposant son charisme d'une démarche assurée. La violeuse tremblait. Il lui enleva son baillon.


- Qu'est ce que vous allez me faire ?!?
- Probablement vous tuer.
- Quoi ??? Mais je mérite pas ca !!
- C'est vrai....puisque vos insistez....

Il prit alors une chaise et s'installa dans la pénombre.

- Madame, mademoiselle, peu importe....je vais vous expliquer plusieurs choses quant a moi...
Tout d'abord, je me nomme william Chester, je suis magicien.


A ces mots les yeux de la femme se remplirent de terreur, elle chercha à fuir, battant des jambes, faisant basculer la chaise a laquelle il l'avait ligoté. Calmement Will se leva et la remis en place.

- Je suis un traceur, je dessine des formes invisibles sur les surfaces que je touche, y apposant ma Magie. Je peux dessiner des phrases incomplètes, ma Magie reste attachée a la surface dessinée pendant une semaine. Si je viens à compléter la phrase, son effet se déclenche alors. Contrairement aux autres traceurs, ma Magie agit directement sur la surface que j'ai tracée et non sur autre chose.
- Mais je m'en fous putaiiiin !! Pourquoi vous me dites tout ça !!

Mélangée de peur et de colère, la vois stridente de la femme retentissait dans la pièce aux volets clos. La lumière qui filtrait de la fenetre éclairait un visage en sueur, maladif, voire malade.

- J'ai passé la journée d'hier a vous tracer, ainsi que l'intégrité du batiment. Tout est incomplet. Mon pouvoir diurne est de pervertir la surface tracée, pourrir le bois, rouiller le fer, ....infecter les chairs. En l'absence de lumière, les phrases tracées s'illuminent, plus la Magie est forte, plus la chaleur est grande.

Il tendit une main vers la jeune femme, et lui posa la main sur le ventre.

- Et enfin....pour utiliser mon pouvoir sur un être humain je dois lui détailler mon pouvoir et lui en expliquer la condition principale.

Plus que de la frayeur, c'est la mort qui s'invitait sur le visage de la criminelle. Il ouvrit son portefeuille, sorti la carte d'ID de la jeune femme, et une feuille d'informations recueillies la veille.

- Gordon Jenny, vous êtes condamnée a mort dans deux états, c'est votre 5ème acte criminiel. Votre carrière s'arrête ici.

Soudain, contrastant avec le calme implacable dont il avait fait preuve, il bondit de sa chaise, empoignant la femme par le cou, il la tenait la, à 50 cm du sol, ligotée sur sa chaise, au bout de son bras, sa main droite fermée sur la nuque, et écartant sa veste y saisit un sabre de sa main gauche, puis de sa pointe lui entailla le front. Finalement il rengaina, et laissa sa victime s'écrouler avec sa prison de liens sur le sol. La pièce s'illumina, il venait d'ouvrir les volets.
Alors elle vit.
De sa poitrine jusqu'a ses chevilles s'étendait de sombres marques et chaque seconde passant les rendait plus noires. Toutes les traces convergeaient vers la blessure qu'il lui avait faite. Elle criait, hurlait meme, chaque seconde transformant la peur en douleur, les tremblements en souffrance, finalement, dans un ultime soubresaut, elle se redressa, et s'effondra face contre terre, un sang rouge vif coulant de son nez, de sa bouche et de ses oreilles.

Toujours dressé, de nouveau imperturbable, le regard noir d'une inexpression terrifiante, il respirait fort, le point serré.
C'était la première fois.
La première fois que sa colère et ses sentiments prenaient le pas sur le contrôle de sa Magie. Elle aurait du souffrir des heures avant de mourir. Pourtant il venait de la tuer en moins d'une minute, détruisant son système nerveux, implosant la chair par une infection aussi virulente qu'imprévue.

Il regardait sa main, fixant la source de son pouvoir. Lui meme en avait peur. Lui arriverait t'il un jour de tuer sans s'en rendre compte ? Aurait t'il toujours besoin de ces conditions retenant la force de ses pouvoirs ? Sera t'il toujours aussi droit dans ses actes et ses convictions ?
Le temps passa, la journée aussi, et c'est la nuit venue qu'il reprit ses esprits.
Las, il sortit enfin du batiment. Une dernière fois, il posa la main sur la porte, et s'en alla. Dans son dos l'on pouvait voir de grands éclairs scintillants zébrer les murs, parcourir les grilles de métal qui fondaient les unes après les autres, s'immiscer dans la structure métallique de l'immeuble.
L'édifice s'écroulait. Bancale, le premier pan de mur se détachait déja, accompagné de la partie du toit qui lui était solidaire, pour finalement laisser s'effondrer l'ensemble du batiment.

Mais tout n'était pas fini. Il ouvrit le coffre de sa voiture et en sortir l'homme qu'il avait retenu prisonnier toute la journée. Celui ci bougeait a peine. Il le jeta a terre et saisit son sabre.


- Toi j'ai plus le temps.

La lame trancha, sans un bruit, sans un cri.
-------------------------------------------------------------------------------------


Chaque mort lui revenait ainsi, tel un souvenir de vacances, une odeur de pain, lui se rappelait les morts qui parsemaient sa vie, la facon dont il les avait tué, les raisons aussi.

Il se souvenait de cette petite fille qu'il avait hébergé le temps de la confier à un ami proche. Il aurait aimé la revoir, son visage, ses grands yeux, et cette fragilité presque séduisante.

Si la fatigue ne lui jouait pas de tours et qu'il ne se trompait pas, elle était partie......en France.
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